Pietro Ruffo
Traversées
Vernissage
11
Oct
2019
23
Nov
2019

Traversées À propos de Pietro Ruffo.  

Scènes d’actualité restituées à l’ancienne... L’univers artistique de Pietro Ruffo prend le contrepied de notre monde traversé par des flux d’images éphémères. Cabinet de curiosités, bibliothèques, archives : de grandes cartes déployées invitent à l’exploration.  

En résonance avec des penseurs tel Jared Mason Diamond ou Yuval Noah Harari, et des artistes tels Alighiero Boetti, William Kentridge ou Kara Walker, son travail d’aujourd’hui s’intéresse autant au phénomène global de l’exode et des migrations qu’aux constellations célestes, à la géographie et à la géologie autant  qu’à  la  politique  ;  bref  autant  à  la  nature  qu’à  la  culture.  Du point de vue formel, cette enquête/recherche au long cours revêt des formes variées : dessins, découpages, assemblages, céramique...

Dans chaque œuvre les contours de silhouettes anonymes, de figures allégoriques et d’archétypes s’enchevêtrent, parcourant des territoires réels ou imaginaires. Tout y est en mouvement : les corps, les idées, les frontières et les points de vue.Collage, montage, découpage : l’histoire avec un grand H rejoint le présent. À la complexité des phénomènes abordés répond le caractère détaillé et fourmillant des œuvres. Le monde tel que le représente Ruffo est peuplé jusqu’à la saturation d’êtres et de signes. Certaines parties de l’image sont découpées puis piquées avec des aiguilles ; comme si la forme se décollait, se dissociait du fond.

Pour la première fois dans une exposition de l’artiste, on découvre aussi des fresques d’azulejos et de grands vases de faïence, souvenir de ceux dans lesquels les marchands grecs et étrusques transportaient leurs précieuses cargaisons. Chacun de ces objets, souvent richement décorés, racontaient une histoire.

On s’échangeait alors autant d’épices ou d’huile que de légendes. Pour naviguer d’un rivage à un autre, on fixait les étoiles qui donnaient le cap. La science indique un chemin, une méthode d’approche du réel ; le mythe désigne une autre voie. Les deux coexistent : on cartographie le ciel à l’aide de la fameuse raie d’absorption de l’hydrogène où bien l’on dessine la constellation de la Lyre ou celle d’Orion. Ce sont deux manières de voir mais aussi de cheminer, de se déplacer en créant autour de soi des repères, que ceux-ci soient stables ou impermanents, objectifs ou imaginaires.

Tout l’art consistant ici à passer de l’une à l’autre, à se déplacer sans cesse afin de repousser l’horizon. Construire une image qui soit aussi un voyage, une traversée.

 

David Rosenberg, Paris, septembre 2019

© Paul Nicoué, Galerie italienne
Azulejos, 2019

Peinture troisième feu et photocéramique sur carreaux en majolique

261,5 x 910 cm

Constellation 12 (Paris, 1740), 2019

Encre, gesso et découpes sur papier marouflé sur toile

127 x 168,8 cm

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© Paul Nicoué, Galerie italienne
Constellation 10, 2019

Encre, acrylique et découpes sur papier marouflé sur toile

Diamètre: 200 cm

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© Paul Nicoué, Galerie italienne
Constellation 3, 2019

Aquarelle, encre et découpes sur papier marouflé sur toile

245 x 435 cm

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© Paul Nicoué, Galerie italienne
Constellation 1, 2018

Aquarelle et découpes sur papier marouflé sur toile

140 x 230 cm

Constellation 17 (North Africa), 2019

Aquarelle et découpes sur papier marouflé sur toile

59,8 x 98,4 cm

Constellation 14 (URSS), 2019

Aquarelle et découpes sur papier marouflé sur toile

59,8 x 98,4

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© Paul Nicoué, Galerie italienne
Constellation 16 (France), 2019

Aquarelle et découpes sur papier marouflé sur toile 59,8 x 98,4 cm, 2019.

Constellation 15,(URSS), 2019

Aquarelle et découpes sur papier marouflé sur toile

59,8 x 98,4 cm

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